Ayant fait un tour des nouvelles maisons d'éditions en salon le week end dernier, j'ai songé qu'il pourrait être intéressant de discuter de nos façon de faire nos devoirs, pour nous assurer que les maisons à qui nous proposons nos manuscrits semblent sérieuses.
Je commence avec ce que je regarde pour ma part :
1/ Evaluation en ligne :
Je commence par chercher si la maison a un site internet. Si ce n'est pas le cas, soit elle vient à peine sortir de l'oeuf, soit la communication n'est peut etre pas au top.
Il va de soi que j'évacue d'entrée de jeu toutes les maisons à compte d'auteur. On parle ici de compte d'éditeur, où on ne me réclamera pas d'argent. S'il y a la moindre évocation de service payant, ou un discours un peu trop démagogique à mon goût, je fuis et je raye de ma liste de maisons d'éditions potentielles.
Ensuite, une fois trouvé un endroit où récupérer des informations sur la maison, je regarde :
- Le catalogue : fourni ou pas ? Combien de sorties par an ?
> S'il y a trop de sorties par an, on peut craindre que le travail ne soit pas très sérieux. Je ne sais pas s'il existe un "trop peu" par contre, au delà du fait que la maison sera peu connue si elle a un catalogue jeune et peu rempli. - Les couverture : jolies ou pas ?
> Cela peut paraitre superficiel, mais c'est important pour moi pour deux raisons :- Je veux une jolie couverture sur mes bouquins
- Je considère qu'une maison qui ne soigne pas ses couvertures risque de ne pas être sérieuse sur d'autres points
- Ce n'est pas forcément un critère excluant, mais je regarde où la soumission de manuscrit est rangée sur le site : contact, professionnels, page manuscrit dédiée. Je trouve que cela trahit l'état d'esprit de la maison.
- Concernant la page manuscrit, je regarde si la maison sait ce qu'elle veut, ou nage dans le flou artistique.
- Je regarde sur les RS de lecteurices et les RS si on parle de leurs livres, et de quelle façon. S'il y a des évaluation sur les sites comme Babelio, voir des mentions de SP en masse critique.
> J'évalue ici leur portée en termes de communication - Je regarde si les livres sont présents sur les librairies en ligne, la façon de se les procurer
- Je regarde si les auteurices de la maison parlent de leurs bouquins et collaboration avec enthousiasme sur les RS. Je considère qu'un silence poli peut être suspect.
- Je regarde si la maison fait des salons et des dédicaces
2/ Evaluation en salon :
Alors là, je sais que ça peut être difficile, mais il va falloir approcher le stand, voire discuter avec les éditeurices. Cela permet de jauger les points suivants :
- Je feuillette les livres, pour voir la qualité des bouquins, la propreté de la maquette. Bref, l'objet fini
- Je regarde si le stand est attractif, si les lecteurices s'arrêtent. Si ça vend, quoi.
- Je regarde si les auteurices ont l'air contents d'être là, s'ils sont nombreux ou non derrière la table.
> Cela peut informer sur les relations avec la maison, l'envie des auteurices de se déplacer en salons. Surtout que les petites MdE ne défraient pas forcément (et on ne le sait qu'une fois signé et devant l'orga des salons ^^) - Je discute avec la MdE, pas forcément en mode "je vais vous pitcher mon truc". En premier lieu, je jauge leur état d'esprit, leur relation à leur travail, regarde le contact que j'ai avec elleux. Bon, éventuellement, s'ils me font bonne impression et que j'ai un truc sous le coude, je pitcherai, hein ^^
J'essaie de faire cette évaluation sérieusement et, surtout, en amont de mes envois.
Il ne sert à rien d'envoyer des manuscrits à tout va si ya des détails clefs qui ne collent pas. Autant n'envoyer qu'à des maisons avec qui j'apprécierais, a priori, de travailler.
Après, il y a toujours des mauvaises surprises qui font réviser les choses après coup, comme un contrat abusif ou une maison qui pense que les corrections éditoriales ou ortho-typo sont un luxe dont elles peuvent se passer. ^^
Je sais que l'on trouve souvent le conseil : "discutez avec des auteurices qui ont travaillé avec la maison".
Alors, c'est bien beau, mais bibi a de l'anxiété sociale et c'est déjà un miracle si j'arrive à parler à la Maison d'Edition en salon.
Mais si vous avez le courage, c'est bien évidemment fortement recommandé.