L'Atelier Perché

Bonjour tout le monde !

En ce moment, je me questionne sur le self-insert car je dois juger de l'utilité d'un personnage qui par la logique de mon inspiration nécessite mon intervention dans l'histoire. (C'est étrange, mais c'est en effet vrai. Certes, je pourrais faire fi de cette « logique » mais certains événements ne seraient pas aussi pertinents.)

Comme par exemple l'histoire avec See Who I Am de Within Temptation et d'autres musiques qui devraient être ressorties de mes albums de musiques pour être présentées.

Je sais que Osamu Tezuka et Toltoï avaient inséré avec plus ou moins d'évidence leur propre individualité dans l'Une de leurs œuvres. Mais je sais aussi la dangerosité de ce qui peut se produire si c'est mal fait. Je constate que beaucoup d'auteurs amateurs le font avec plus ou moins de succès (en majorité avec le moins de succès dans cette tâche.)

Avez-vous une expérience à ce sujet ? Qu'en pensez-vous ? Trouvez-vous cela utile ? N'oublions pas que le pire, ce n'est pas le Self-Insert, mais les stéréotypes, et tout personnage peut avoir l'air parfait, surtout dans les fanfictions de Naruto avec Dark Sasuke, ces derniers produisant en séries des Dark Sasuke like dans d'autres oeuvres.

Je ne suis pas vraiment sur de comprendre ce que tu veux dire par "ton intervention dans l'histoire." Un personnage qui serait toi dans le roman ? Ou une intervention du narrateur ?
A part pour une biographie ou assimilé, j'avoue avoir du mal avec le cas 1, parce que... je ne vois pas vraiment l'utilité en tant que lectrice, ni en tant qu'autrice. Pourquoi toi et pas un personnage fictif comme pour tout le reste de l'oeuvre ?

Car je suis « la créatrice » de l'univers. C'est mon « amour » envers mes personnages qui raisonnent individuellement. C'est mon imagination qui a créé l'univers. Disons que contrairement aux autres personnages que je laisse choisir par ma Muse combattre leurs obstacles, j'aide les personnages à surpasser leurs voeux et objectifs.

Disons que je présente ma réussite par moi-même (sans le dire réellement) : J'ai cherché longtemps à créer mon oeuvre. Ma réussite, c'est de présenter à quel point la nature de l'œuvre est associée à ma propre personne, à ses souvenirs, blessures et mensonges que j'ai pu commettre.

Le monde en somme se crée par l'intervention de personnages plus vrais que nature.

Comme Luxia, je ne suis pas sûre de comprendre ce que tu désignes comme étant un "self insert", du coup ?

Sinon, sur le sujet, c'est souvent décrié, notamment en fanfiction, comme étant un vœu de puissance et une utilisation fantasmée.
Mais en vrai, tant que ça marche, est-ce bien grave ?
En tout cas, perso, sans faire de self insert, je mets des bouts de moi bien inconsciemment dans tous mes personnages.

Je ne suis pas sûre de ce que tu appelles self-insert. Est-ce que c'est un peu comme les Mary Sue?
Ou alors c'est juste un personnage qui serait aussi l'auteur, en brisant le quatrième mur?

Perso je pense qu'on peut tout faire dans un roman, du moment que c'est bien fait. Ça m'arrive de mettre de moi dans mes persos. Pas forcément consciemment d'ailleurs. Mais l'important c'est de bien faire la distinction entre soi et son personnage. Parce que sinon, on risque de ne pas écrire le personnage avec suffisamment de recul.

Nana a écrit : ↑31 oct. 2021, 18:22 Je ne suis pas sûre de ce que tu appelles self-insert. Est-ce que c'est un peu comme les Mary Sue?
Ou alors c'est juste un personnage qui serait aussi l'auteur, en brisant le quatrième mur?

Perso je pense qu'on peut tout faire dans un roman, du moment que c'est bien fait. Ça m'arrive de mettre de moi dans mes persos. Pas forcément consciemment d'ailleurs. Mais l'important c'est de bien faire la distinction entre soi et son personnage. Parce que sinon, on risque de ne pas écrire le personnage avec suffisamment de recul.

En vrai, je ne pense pas. Le mangaka Ozamu Tezuka de Roi Léo ressemblait énormément à un de ses propres personnages ; iétait avec le lion blanc hyper connu. Cependant, en soit, je crois que c'est pour exprimer ses propres idées à partir de sa propre oeuvre qu'il s'est inspiré de lui-même.

Sinon... que veux-tu dire par le quatrième mur... ?

La_Perle_des_Flots a écrit : ↑31 oct. 2021, 18:25 Sinon... que veux-tu dire par le quatrième mur... ?

Je demandais si quand tu parles de self insert, tu parles d'un personnage qui est littéralement l'auteur et qui intervient en tant que tel dans l'histoire (et donc, ça briserait le quatrième mur comme on dit au théâtre ou au cinéma), ou si tu parles d'un personnage qui est inspiré de l'auteur. En gros, c'est quoi, un self insert?


Sinon comme je disais, ça dépend vraiment du recul qu'on a avec le personnage. Certains auteurs peuvent écrire des persos qui leur ressemblent et ça marche, d'autres n'y arrivent pas parce que ça les empêche de prendre en compte les critiques constructives à ce sujet.
Ce n'est pas vraiment un self insert du coup, mais j'ai en tête des gens qui se sont inspirés de leur vie pour créer des personnages. Notamment, pour le dessin animé miraculous ladybug, le créateur s'est inspiré de sa vie sentimentale, et ça fait qu'il est incapable de prendre en compte la critique pour les persos concernés, au point même de ruiner le développement d'un personnage pour la rendre à nouveau unidimensionnelle, parce qu'il ne voulait surtout pas qu'on puisse avoir pitié d'elle... Si un auteur comme ça fait un self insert, je doute de sa capacité à avoir le recul nécessaire qui lui permettrait d'améliorer son personnage.
Je ne dis pas que c'est impossible, mais ça demande de pouvoir prendre de la distance avec le perso, ce dont tout le monde n'est pas capable. C'est d'ailleurs de là que vient le concept de Mary Sue et Gary Stu : à la base, ça désignait des persos qui représentent l'auteur et qui en deviennent plats et à qui tout arrive sans efforts, parce que l'auteur veut se donner une vie fictive parfaite.

Je lis ce sujet depuis le début, et je n'ai toujours pas compris non plus ce qu'était le self-insert…
Ni tes références, d'ailleurs, garde à l'esprit qu'elles ne sont pas forcément celles de tout le monde ; je connais bien sûr Naruto et le Roi Léo de nom, mais je ne les ai jamais vus. Donc si je vois qui est Sasuke, impossible pour moi de comprendre ce que tu dis sur Dark Sasuke en fanfiction (puisqu'en plus je n'en lis pas) et je pense que même si j'avais vu le Roi Léo, sans connaître la bio de Tezuka, je ne comprendrais pas non plus ce que tu en dis…

Alors... cette histoire de self-insert me fait penser à la tour sombre de Stephen King. Comme c'est une histoire d'univers parallèles, à un moment, ses personnages passent dans "notre" univers et vont voir Stephen King pour lui dire qu'il doit écrire la suite parce qu'ils ne savent pas ce qu'ils doivent faire après. Est-ce que c'est de ce mécanisme là, dont tu parles ?

Louve a écrit : ↑01 nov. 2021, 10:19 Alors... cette histoire de self-insert me fait penser à la tour sombre de Stephen King. Comme c'est une histoire d'univers parallèles, à un moment, ses personnages passent dans "notre" univers et vont voir Stephen King pour lui dire qu'il doit écrire la suite parce qu'ils ne savent pas ce qu'ils doivent faire après. Est-ce que c'est de ce mécanisme là, dont tu parles ?

Approximativement oui. Une bonne référence !

En gros, dans mon cas j'explique à mes propres personnages qu'ils veulent réussir dans ce qu'ils entreprennent dans leurs aventures, en disant qu'ils ont la possibilité de réussir. Voilà la différence fondamentale entre ce que fait Stephen King dans son récit et moi dans le mien.

Je pense que je peux aider un peu sur ce point.

Le "self-insert", c'est une manifestation d'un avatar de l'auteur dans une histoire, un personnage qui a des traits de personnalités et physiques proches de l'auteur, ou du fantasme que c'en fait l'auteur en tout cas.

C'est une pratique très courante de la fanfiction, mais en vérité, c'est plus large que ça. On a tous déjà écrit à nos débuts des personnages qui nous ressemblent ou qui ressemblent à des personnes que l'on connait bien, tout simplement parce que ça fait partie de l'apprentissage de la caractérisation. Commencer par quelque chose que l'on connait, c'est toujours plus simple.

Cependant, on fait tous du self-insert sans forcément en avoir conscience, puisqu'il s'agit aussi des messages qui nous sont chers et que l'on fait passer dans le texte. Il faut savoir que l'écriture, dans son acte de création, vise souvent à réparer une blessure narcissique de l'auteur en réalisant un portrait idéalisé de lui-même, que l'on retrouve dans la figure d'un, ou dans la plupart des cas, plusieurs personnages. Ce sont ces morceaux de nous qu'on glisse dans les personnages, ces petits traumatismes de notre histoire qu'on cherche à régler dans les histoires que l'on écrit.

Je pense que c'est quelque chose de très sain, et que ça n'a normalement plus trop d'incidence sur l'écriture après l'adolescence (période où l'on se recherche et donc extrêmement propice au self-insert). Le recul et l'apprentissage de comment créer des personnages permet d'estomper la trop grosse omniprésence des passages qui nous ressemblent trop (ou qui ressemblent à ce que l'on aimerait ressembler).

Je rejoins Myfanwi sur tout... sauf le dernier paragraphe ^^

Pour moi, le self-insert délibéré relève du fantasme et donc, "par définition", doit se cantonner au cerveau de l'auteurice - ne pas apparaître dans ses écrits, en somme.

Après, et c'est le principe du ownvoice, chacun de nos persos a en soi une part de notre vécu. Mais selon moi, ce n'est pas la même chose, l'auteurice ne se projette pas de la même façon dans le personnage (et réciproquement, je pense que les lecteurices n'y voient pas "l'auteurice" mais "un aspect de l'auteurice", et pour moi, ça fait une grosse différence).

Effectivement, Stephen King a réussi à le faire dans la Tour Sombre, mais 1) c'est Stephen King (= il est ultra-célèbre, ce qui lui donne une légitimité en tant que personnage - d'ailleurs, d'autres oeuvres le citent explicitement), 2) c'est Stephen King (= il a du talent/du métier) et 3) le portait qu'il fait de lui-même est sans complaisance aucune.

J'ai lu il y a qq années un bouquin globalement assez sympa mais qui m'a mise mal à l'aise quand j'ai réalisé que c'était plus ou moins une autobiographie fantasmée de l'auteurice (avec de discrets ajouts SFFF). Je ne crois pas que l'auteurice en question se prenne pour son alter ego romancé, mais ça m'a fait le même effet, disons, que si iel m'avait montré sans avertissement ses photos de vacances en camp naturiste : une vision trop intime d'iel-même, avec laquelle je ne pouvais pas prendre la distance que je peux normalement prendre dans le cas d'un personnage lambda.

Bref, je m'en méfie comme de la peste.