Bonjour !
Je vais peut-être pouvoir un peu aider ici ; c'est via les SD des Imaginales que j'ai signé avec Rageot, donc je peux vous filer un peu d'intell sur le sujet
Pour mon BG, et parce que j'ai l'impression que c'est important histoire de péter certains clichés qui ont la vie dure : quand j'ai participé au SD en 2019, je ne connaissais absolument personne dans le milieu des écrivains SFFF, ou même hors SFFF. Rien, nada, donc c'est vraiment tout à fait faisable sans être la personne la plus sociale de la Terre, et sans avoir écumer les salons pendant des années (c'était ma première fois aux Ima, par exemple)
Personnellement, j'avais préparé des petits dossiers de mes romans pour les donner aux éditeurs.
Dedans :
- le descriptif (cible, thème, catégorie, taille (en sec en francais, pas en mot
Et on se rappelle qu'espace est féminin en orthotypographie, donc "signes espaces comprises"))
- le pitch
- le synopsis
- les 2 premiers chapitres
- mes coordonnées (oui, ça peut sembler évident, mais ça ne mange pas de pain de le préciser)
Avec le recul, je rajouterais aujourd'hui une note d'intention (pourquoi écrire ce roman ? Pourquoi l'éditer ?)
Je m'étais aussi entrainée à pitcher mon roman et, détail que je pense important, mon roman était finalisé (ok, manquait deux chapitres, mais je savais exactement comment il allait se conclure, où tous les fils d'intrigues menaient - bref : ce n'était pas un projet, que je soumettais, mais un roman).
Et pourquoi est-ce que je pense ce détail important ? Tout simplement parce que je ne suis pas un robot, que les éditeurs en face de moi non plus, que si mon histoire pouvait matcher dans plusieurs lignes édito, il fallait tout de même faire en sorte de le rendre alléchant pour A et B, qui ne seront peut-être pas forcément sensibles à la même approche. Je modifiais donc certaines phrases en fonction de l'éditeur en face, tout en gardant une structure de présentation globale travaillée en amont.
(Je précise cependant que je suis extrêmement à l'aise dans ce type d'exercice, que je ne crains pas les rencontres, de parler, d'échanger, et que j'avais passé la trentaine quand j'ai fait ce SD. Ce qui fait que j'ai pu appliquer cette technique qui, je pense, ne pourra pas fonctionner pour tous.
Si vous êtes stressé-e à l'idée de faire les rencontres, je vous conseille vivement de travailler un pitch aux petits oignons, de le maîtriser, de le déclamer avec aisance et émotion, et de vous y tenir pour le premier contact.)
Et pour être capable d'adapter au mieux son pitch aux différents éditeurs, ça implique aussi de... s'interesser à leur travail. Qu'est-ce qu'ils éditent ? Quelles sont leurs collections ? Dans laquelle votre texte s'intègrerait ? Est-ce que vous en avez lu ? Etc, etc. C'est important pour l'éditeur, de voir que vous avez fait le minimum d'effort avant de venir, mais pour vous aussi. Vous cherchez un partenaire pour une aventure qui va être très longue, alors autant s'assurer que ça match entre vous.
Ensuite, il faut être prêt à encaisser les critiques et refus. J'ai vu des auteurs craquer dès le premier retour négatif d'un éditeur, et perdre ensuite pied complètement. Bien sûr, c'est plus facile à dire qu'à faire, mais il faut bien sur être prêt à se prendre un refus de face, ce qui peut être plus difficile que par email interposé. J'ai eu le cas de figure avec deux maisons chez qui mon roman ne collait absolument pas : Leha, où j'ai rencontré Bleuenn pour la première fois, et qui n'a pas croché sur l'histoire (et on est devenue hyper potes après, donc comme quoi, hein, c'est vraiment important de ne pas considérer un refus de votre manuscrit comme un refus de votre personne. Vous n'êtes pas votre texte, c'est important). Et une autre maison que je ne citerai pas qui a été très, très dure dans ses retours, et qui m'a jartée de son stand après moins de deux minutes de manière très inélégante.
Je ne me suis pas démontée. J'ai rencontré plusieurs MEs, puis est arrivé le tour de Rageot, et coup de foudre. On a passé presque 20 minutes à parler (en nous faisant remonter les bretelles par l'organisation), trois jours plus tard l'éditrice de la maison m'appelait, et on entamait les corrections. Vous pouvez avoir 6 MEs qui vous disent non. Il suffit qu'une seule se penche sur votre texte pour que ça fonctionne. J'avais eu plusieurs cartes d'autres maisons pendant les rencontres, mais comme Rageot c'était mon goal ultime des rencontres, je n'ai pas donné suite à leurs propositions d'envoyer le texte.
Bref. Ensuite, niveau présentation, il faut se rappeler que c'est une rencontre professionnelle. Alors non, je ne parle pas de venir en tailleurs ou autre aberrations du genre. Mais j'ai vu leur de ma participation en 2019 des auteurices qui étaient aller se perdre à l'autre bout du spectre. Par exemple : avec un haut de pyjama parce que ça les rassurait. Alors, je comprends que c'est stressant. Mais il faut quand même se dire que les maisons en face cherchent des professionnels avec lesquels travailler ensuite. Si vous ne pouvez pas tenir 8 minutes avec un éditeur en portant un tee-shirt, ce n'est pas forcément très rassurant pour e professionnel en face (bien qu'évidemment, cela n'enlève aucune qualité à votre texte. Mais c'est une rencontre express, la première impression compte).
Et enfin : rappelez-vous que vous ne jouez pas votre vie sur ces rencontres. Si elles n'aboutissent pas, cela ne veut pas dire que les portes de l'éditions vous sont fermées à jamais ! Il y a d'autres opportunités de rencontrer des éditeurs (salons, forum, rencontre), les soumissions classiques, l'entregent, etc. Donc profitez en, amusez-vous, appréciez l'expérience et les contacts !
Bonne chance à tous !
Je serai normalement aux Ima cette année (en touriste, il semblerait), mais avec plaisir pour une pré-rencontre histoire de motiver / rassurer tout le monde !